Tranvésubienne 2011
Pour moi ça a été un vrai calvaire à cause des crampes dès le col d’Andrion. Au final 11h25 et la fierté d’avoir fini dans les temps !
Heureusement que je n’avais pas fait de reco de la dernière partie du parcours après le chauve, car si j’avais su ce qui m’attendait j’aurais p’tetre jeté l’éponge …
[Ajout du CR complet de Rémi par Pierre Yves]
Alors pour moi la Trans a commencé par une super fin de journée de samedi en compagnie de Claude et Pierre. Ambiance super conviviale et gros plat de pates partagé dans un appart bien confortable, qui avait été réservé à l’origine par Jean. Je remercie d’ailleurs Jean, qui sans le savoir avait réservé le gite pour deux tiers de l’ASCVTT 😉 Sans lui c’etait dodo dans le coffre de la voiture et je pense pas que ça aurait été les mêmes conditions !
Bonne nuit de sommeil donc, et reveil à 4h30 pour les derniers préparatifs. Je profite alors des derniers conseils des 2 vieux briscards de la trans avec qui je partage le gite et Pierre me fait don de ses dernieres cuillers d’isostar qui m’eviteront de rouler à l’eau claire. Les conditions sont idéales pour moi pour faire une bonne course.
La pression monte pendant l’échauffement dans les rues de la Colmiane. Y’a des vététeux partout et on sent le stress ambiant ! Je ne suis pas habitué des grosses compétitions mais cette atmosphère est vraiment particulière. Avec Jean on encourage les 3 performers du groupe, puis on se dirige vers la grille de départ ou je fais la connaissance de Thierry. Mise en grille : Je suis au milieu de ma ligne et Jean tout à droite avec Thierry. Au coup de canon l’hélico est en stationnaire devant nous. C’est grandiose ! Départ en peloton serré mais contrairement aux jeux de sophia, ça reste assez calme. Pas de frayeur à cause de couillons qui déboitent d’un coup sec. On sent que les participants savent à peu près ce qui les attend et ont de l’expérience. Première montée et premier portage. Ca part fort mais je gère et je ne me crame pas. En haut, surprise : Rémy est sur le bord et m’encourage. Je le regarde avec un air (sans doute) très couillon car je ne m’attendais pas du tout à le voir là. Jusqu’à Andrion je fais exactement la course prévue, comme en reco en un peu moins rapide pour en garder sous le pied. De toutes façon le peloton est déjà bien étalé selon les niveaux. On se suit donc tous assez sagement. J’arrive au col d’Andrion après 1h47 si je me souviens bien et je me dis que je suis finalement peut-etre parti un peu fort … Enfin je me sens bien alors je ne m’arrête que pour prendre une barre. En mâchant je vois Thierry passer devant moi et s’élancer dans la descente.
Andrion-Utelle est une partie que je n’ai jamais reconnue alors je suis dans le doute. Cependant j’attaque la descente tambour battant et je me fais vraiment plaisir dans la partie boisée. Je double une petite dixaine de riders à pieds ou au ralenti. Un régal … de très courte durée car dès l’entame de la partie roulante entre Andrion et le Brec j’ai les 2 adducteurs qui crampent violemment sans crier gare ! Je pile et saute du vélo. J’ai deux bouts de bois dans les cuisses et rien n’y fait pour les détendre. Je suis déconfit et je me dis que je vais devoir abandonner si tôt. J’essaie de marcher un peu pour avancer jusqu’au prochain marshall et en 5 minutes la douleur s’estompe et finit par disparaitre … Je n’y comprends rien mais j’en profite pour reprendre la course. Dans ma tête maintenant l’idée de finir la course n’est plus présente surtout quand je me dis que j’ai des crampes à 2h de course sur plus de 10 pour finir ! Non je pense simplement à rallier Utelle pour faciliter le rapatriement… Les crampes vont me laisser à peu près tranquille pour le portage du Brec et pour le long travers gazeux qui suit. On m’avait dit qu’il était très impressionnant mais je suis concentré et je ne le trouve pas si terrible. Au contraire je trouve que c’est une partie reposante car sans vrai difficulté et sans gros deniv. A vrai dire je ne profite pas trop du paysage et je profite de cette partie relativement facile pour avancer à bonne allure. Arrive alors la descente cassante sur Utelle. Sur la première moitié je descends très bien et je double 1 ou 2 personnes et au milieu mes crampes me reprennent violemment. Je suis de nouveau obligé de descendre du vélo et de marcher qq minutes pour les faire passer. Une fois le gros de la crise passée je me remets en selle mais je ne suis pas serein et n’arrive plus à descendre comme à mon habitude. A la fameuse marche d’Utelle où le public veille je ne prends aucun risque et je descends lâchement du vélo. Je n’ai pas du tout calculé David, juste entendu mon prénom avec des encouragements, qui m’ont permis de faire quelques mètres de montée sur le vélo. Désolé David, je n’ai pas fait exprès de te snober 😉
C’est ensuite que les crampes m’ont coûté le plus de temps car j’ai quasiment poussé le vélo tout du long du tour de la cime du diamant, partie la plus roulante du parcours où normalement je passe tout ou presque en roulant à bonne allure. Très dur pour le moral de se faire doubler par tant de monde mais j’arrive à avancer c’est toujours ça. Sur le bitume avant le portage de la Madone je croise un copain (Gabriel qui fait l’assistance de Pierre* et qui redescend en voiture), ce qui me fait un bien fou. Le portage de la Madone se passe plutot bien même si je n’avance pas très vite. En tous cas personne ne me double. En haut une gentille dame me prend en photo et me demande comment ça va. C’est la femme de Thierry que je ne connaissais pas. Lui parler un peu me remonte le moral. Je comprends à ce moment ce que me disait Pierre avant le départ au sujet de l’avantage psychologique d’avoir une assistance. Je remplis le camel, mange un peu et repart assez vite pour la descente vers pont de cros que je connais bien. Plus de crampes alors pour le début très technique je ne me pose pas de question, je charge le vélo sur les épaules et je descend toute la première partie en mode trail, en courant sur le côté de la trace. je double pas mal de monde qui tente de passer sur le vélo sans succès. C’est moche, sale et sans style mais très efficace. Seconde partie sur le vélo puis c’est la partie en sous bois qui remonte ou je pousse de nouveau car les crampes reviennent. La suite de la longue descente se fera à bon rythme mais rien d’extraordinaire. Je ne double personne et personne ne me passe. J’arrive au pont de cros plutôt étonné et heureux d’être arrivé jusque là.
Au bout du pont je vois Claude qui est entrain d’abandonner. Sa tige de selle est cassée. On discute un peu et je charge le vélo pour le bien connu portage de Levens. Les crampes commencent à se manifester en marchant aussi mais je ne sais pas pourquoi j’ai le moral et je sens de moins en moins la douleur. Les crampes se manifestent de plus en plus souvent mais restent localisées aux adducteurs et n’empirent pas. Beaucoup de pauses seront nécessaires avant d’arriver en haut du portage, où enfin je roule un peu jusqu’au portage suivant 😉 J’ai vraiment l’impression de faire une rando avec un sac à dos à la con, très encombrant, mais bon je m’accroche à l’idée que j’arrive encore et toujours à avancer. Le portage en dessous du col du dragon est une horreur. Déjà pendant la reco je l’avais trouvé infâme, mais là je n’arrive même pas à mettre un pied devant l’autre tellement c’est pentu. Mais les autres concurrents galèrent autant que moi alors j’encaisse. Ensuite enfin le plaisir de rouler jusqu’au ravito de Levens. Je regarde ma montre et constate que si je continue à ce rythme je peux passer à l’heure au plan d’arriou alors je me gave de flotte et de banane et ne traine pas au ravito. Poussage sur la voie romaine vers le col de travail et portage continu vers colla bassa. Je me motive en me disant que de toutes façons ici il ne sert à rien de rouler… En haut il me reste 1h30 pour descendre au plan d’arriou dans les temps. je suis heureux car je sais que je vais y arriver si pas de pépin. Je descends donc sans risque, évite les pièges à derrailleur arrière et à jantes repérés en reco et rallie le plan d’arriou heureux comme si c’était l’arrivée ! les gens applaudissent alors je continue direct, et puis dans la montée sur route qui suit j’ai un gros coup de démobilisation. J’ai passé la barrière horaire avec 1h d’avance alors j’ai bien le temps de recuperer… Je m’accorde donc 10 minutes de pause assis sur une rambarde de sécurité. flotte, banane et je repars. Les crampes ne me quittent plus mais j’arrive toujours à pédaler lentement et à marcher. Hors de question d’arrêter là après tous ces km de souffrance. Sur la route vers Aspremont on n’arrete pas de me doubler mais je m’en fous. Au ravito je ne traine pas car n’ayant pas reconnu la fin du parcours (après le chauve) je pense à tort que le portage du chauve est la dernière difficulté. Et puis à près tout, le profil du parcours dessiné sur la plaque de guidon devant mon nez montre bien que ça ne fait que descendre après le chauve… Je me bats donc pour passer cette dernière difficulté. Je suis obligé de jetter le vélo en haut des marches pour pouvoir lever la jambe suffisament. En haut je suis heureux d’avoir quasiment fini…. Tu parles ! Après une descente bien technique que je connais et que je passe bien sur le vélo, il faut encore traverser une mer de buissons épineux atroces qui n’en finit pas. Et si ça ne suffisait pas il faut encore se taper la traversée d’un vallon sauvage avec des coups de cul immondes qui s’apparente plus à de l’escalade. On est quasiment dans Nice… Pourquoi personne n’a pensé à construire des routes ici cré nom de dieu… !!! Il est perdu dans une faille spatio-temporelle ce vallon ??? Enfin bref une fois jurassic park traversé, il faut encore suivre le lit du Paillon, et pour moi cette partie est plutôt agréable. C’est original, les pieds dans l’eau à la fin c’est rafraichissant, et puis à moins d’un tsunami normalement c’est fini.
A l’arrivée, des visages connus réchauffent le coeur: D’abord Caroline puis Renaud et Max qui me chambre un peu car il pensait que je ferais mieux.
Moi je suis à la fois extrêmement fier d’être finisher etant donné le calvaire que ça a été dès 2h de course, mais aussi très déçu de mon temps. Objectivement je pense que j’aurais du faire une heure de moins sans crampes. 10h30 sera mon objectif pour la TransV 2012, si j’arrive à résoudre ce problème de crampes qui m’avait déjà fait souffrir l’an dernier au raid Valence-Gap !
Un grand merci à tous !
Rémi
PS – La longueur infâme de ce CR est une façon de faire partager la longueur du calvaire enduré … et surtout un moyen pour moi qui n’a pas trop de memoire, de garder une trace écrite de ce truc dément !
[Fin ajout]
Remi
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Merci Susie.
C’est vrai qu’il faut pas oublier ces beaux temoignages (bons comme mauvais) . Et puis ca permet de vivre la transV par procuration 😆
Par contre t’aurais pu ne pas mettre mon CR 😛 Ca compte pas quand on abandonne 2 mois avant la transV
Pour pas oublier, les resultats:
Merci SUSIE !!
Trop bon de pouvoir relire tt ça 🙂