De Chamonix a Grenoble.
Petite presentation de gauche a droite : Laurent, Didier, Phillipe et Vivienne pour ce raid qui aurait pu être un raid ASVTT ( je l’avais propose) mais les dates étaient un peu hors calendrier. Peu importe, je vais quand même vous conter notre aventure VTTisque dans les Alpes du Nord . Si nous n’avons rien à envier, ici à Nice et surtout dans son arriere pays quand a la qualite des sentiers « techniques », à ces Alpes du Nord, il faut reconnaître qu’au niveau montagne, il y a ambiance … Alors, voici l’histoire !
Jour 1 : qui roule plus vite ? Le train ou le vélo ?
Nous avions prévu de nous retrouver tous à Chamonix pour une premiere journée VTT symbolique puisqu’on devait faire notre première halte au refuge Fagot aux Houches. Si Vivienne et Didier venant de Marseille et de Champagne ont réussi à se retrouver dans le même train et faire ce bout de chemin ensemble, nous, Philippe et moi (Laurent) avons réussi a manquer notre train à Grenoble pour … quatre minutes ! Donc deux départs différents: Vivi et Didier, après une petite visite touristique de « Cham » , ont roulé environ 30 minutes de VTT avec 2 petits coups de « cul » sur le vieux chemin menant aux Houches . Philippe et moi …. 70 km de vélo à « donf » parce qu’avec Mossieur Philippe faut doubler tous les vélos … Bon, cela nous a permis de rattrapper notre train à ST Gervais après être descendu à Annecy …
Jour 2 : partir tard sauve de l’orage !!
Nous devions partir tôt … à cause d’une météo menacante en cours de journée … et le petit déjeuner s’éternisant nous a sauvé d’un bon orage. En effet, nous avons dû patienter presque deux heures au refuge pour pouvoir partir … Petit bout de route et nous prenons un sentier puis « tricotons « pour garder un sentier et finissons aux Contamines-Montjoie pour un déjeuner festif oùla fée clochette nous invite à rejoindre sa troupe pour une fête très sympathique avec des locaux plutôt Peace and Love … Nous repartons vers le refuge de Balme par une montée d’abord douce puis assez raide et notre petite journée (cf les stats ) s’achevera sous un ciel laissant apparaître de timides eclaircies .
Jour 3 : c’est comment le Beaufortin ?
&&& Depuis le refuge de la Balme nous prenons une courte piste où nous poussons assez vite pour finir par porter jusqu’au col du Bonhomme puis de la Croix du col du Bonhomme . S’ensuit une descente non prévue puisque le brouillard et l’humidité nous empêche de prendre la crête des Gîttes . Nous déjeunons au Plan de la Lai, et prenons pistes et sentiers en montant-descendant sans malheureusement voir le lac de Roseland, avant la montée vers le col du Coin qui est assez particulier … montée très raide avant et juste après … Nous arrivons au refuge de la Coire où Annie et sa fille nous accueille chaleureusement. Très bonne adresse du reste, pour l’accueil et les bonnes crêpes …
Jour 4 : on décroche la Lune !
Nous quittons la Coire pour une descente vers Moutiers. Enfin presque, car il y avait quand même une belle montée (600m) a travers des pâturages où le soleil a enfin decidé de mettre sa lumiere sur ces magnifiques montagnes . Enfin, nous pouvons apercevoir le Mont Blanc . A Moutier, je commets la grosse erreur de me gaver de nourriture ! Sachant qu’il nous restait un gros denivelé pour monter puis descendre et remonter vers le refuge de Gimattelon, je fais le plein au supermarche et mange trop dans un parc a l’ombre, d’où nous avons du mal a repartir … Je n’avais pas trop calculé ce col de la Lune … et pourtant, je ne l’oublierai pas !!! Car, meme sur la fin de la route (600m de +) où je pousse déja, puis une bonne partie de la piste et du sentier vers le col, l’ascension me fait souffrir tel un supplicié sur le Chemin de Croix … j’exagère sans doute mais tout ce que j’avais dans le ventre est reparti sur la route !! Enfin, la récompense du VTT arrive, un super sentier en balcon puis une descente me redonne de l’energie . Sur le bout de route qui descend vers le Chatelard, Didier et Philippe, roule vers le refuge de Gittamelon pour gagner la soupe ! Les six derniers kilometres en montée se passeront pas si mal vers le refuge aux allures un peu roots, donnant l’impression d’aller dormir a la ferme avec les animaux .
Jour 5 : passer les Encombres sans encombres … ou presque …
Tout comme la veille, nous débutons la journée par une montée vers un col et lequel … celui des « Petites » Encombres ! Que nous passons sans encombres et avec la joie de rouler dans ce paysage fabuleux qui me rappelent les voyages a vélo ou je roulais seul au milieu de nul part . Puis viens ce que nous redoutions avec Philippe en traçant l’itineraire … La Grosse Journée annoncant les autres … pour ne pas redescendre trop vite dans la vallée et garder du sentier qui commence par un balcon magnifique, nous attaquons des portages de la mort en plein « cagnard » avant une descente traquenard quand nous croyons gagner le fond de la vallée par un sentier et remontons quand nous nous apercevons que ce sentier ne mène nulle part sinon aux pilonnes EDF et a la falaise … Après un plat de quelques kilometres sur la route … où je chope un coup de chaud (mon vélo est pas taillé pour la route), nous arrivons à Modane a 15h30 . Après tergiversations, Philippe se voit proposer par la patronne de l’hôtel des Voyageurs un déjeuner. Quel bonheur ce steak-patates (il paraît que les coureurs du Tour de France mangent des patates après leur journée) que nous metterons 1h30 à finir … Il est 17h et nous devons nous « taper » 1400m de positif pour arriver au refuge du Thabor où comme dans tout autre refuge il est avisé et même poli d’arriver avant 19h … quelle pression !! Vivi et moi partons de suite par la route pour monter a Val Frejus et gagner du temps sur nos compagnons partis racheter un pneu … Didier-Monsieur-presque-100 pour cent sur le vélo, nous rattrape dans les rampes après le Lavoir et Philippe dans le sentier en balcon sous le refuge du Thabor. Et là, nous touchons le cœur du vélo de montagne . S’il y a un moment que j’adore dans la vie et en particulier dans celle où je suis dans la Nature c’est le moment où le soleil se couchant, contraste les couleurs des roches et offre un tableau aux couleurs chatoyantes. Alors quelle béatitude nous traverse dans ce moment avant d’atteindre le refuge. Après une petite remontrance pour notre arrivée tardive, on nous sert un dîner typique (soupe,crozets et fromage,tarte aux mirtilles), goûteux et abondant . Les crozets partent vite !
Jour 6 : le raid tourne Grave !
Au Thabor, l’ambiance sent vraiment la montagne … tout le monde se lève tot … Nous commençons enfin par une descente et un passage féerique vers le col du Vallon qui calme tout le monde avec son portage dans un pierrier qui n’en finit pas ! Puis une descente qui aussi n’en finit pas … je jubile ! Mes compagnons aussi … Un déjeuner aux allures de banquet à Nevache et là nous décidons de rester sur le grand tour, à savoir celui des Rochilles. Nous tentons de ne pas trop penser à la dure montée qui nous attends vers le col de Ponsonnière (encore un >2600m). Là encore, la magie opère. Lumière tardive dans ces hautes montagnes et descente d’anthologie nous récompensent de nos efforts ! Mais nous avons tellement tardé que Myriam, la patronne du gîte des Terrasses du Chazelet, nous sonnent trois fois dans la montée entre La Grave et le Chazelet … m’obligeant donc à décrocher … il faut dire qu’entre l’Alpe du Lauzet et le Chazelet, il y a le col du Lautaret et une « côte » à passer soit +500m … une broutille … que Philippe avait cru passer en 45 minutes, on comprends donc l’inquiétude de Myriam dont le détail du déplacement à vélo avait échappé … De l’avis général c’est le meilleur accueil que nous avons reçu donc n’hésitez pas si vous passer par la Grave à monter à l’Auberge ensoleillé aux Terrsasses du Chazelet .
Jour 7 : Emparis sera toujours Emparis
Il y a un mois, j’avais quitté mes compagnons de l’AS Cagnes VTT pour aller voire Michel, un ami qui vit désormais à la Grave et est le boss du téléphérique. C’est sans regret que j’ai repris ce plateau d’Emparis, magique, d’autant que nous prenons une descente de rêve vers la Besse . Après un déjeuner de Crozet toujours différent des autres mais aussi délicieux, nous prenons une descente stupidement « interdite » aux vélos et une longue montée vers Aurris en Oisan puis l’Alpe d’Huez . Nous finissons par les descentes type « station », quand même ludiques et arrivons pas si tard pour le dîner où la charmante patronne nous sert un bon et dernier dîner en commun arrosé d’une bonne bouteille que Didier notre vigneron nous conseille … Aux dires de mes amis, un mythe est tombé durant le diner … je n’ai pas pu finir mes pates … mais y-en a eu d’autres … hein Vivi ! 😉
Jour 8 : this is the end … I know the end ….
De cette journée, deux choses ou trois à retenir … Premièrement, le refuge du Taillefer ou Mickael et sa charmante compagne vous accueillent chaleureusement par un déjeuner dans une Yourte Mongole (mince, la nostalgie me gagne). Deuxiémement, le décor du Lac fourchu est quelque peu ensorcelant. La descente du Taillefer à ne pas faire dans la descente vers Grenoble mais plutôt dans l’autre sens …
L’arrivée dans Grenoble via Uriage n’est pas si pénible tant que l’on reste sur les petites routes et surtout les pistes cyclables … merci Grenoble !
La boucle se referme. Vivi, Didier s’en vont prendre leur train tandis que Philippe et moi reprenons la route … en voiture vers Marseille …
Notre raid a été difficile mais a tenu toutes ses promesses. L’ambiance haute montagne fut magique, un seul regret en formule de motivation pour retourner dans ces contrées, nous n’avons « pas bien vu » le Beaufortin pour cause de pluies et brouillard …
Pour les curieux ou amoureux des chiffres, voici l’estimation sur carte, sans doute à majorer et ne comprenant que les montées :
Jour1, Annecy-St Gervais 70 km 300m ou Chamonix-Les Houches 11km
Jour2, Les Houches-refuge de la Balme via col de Volza pour 45km, 1500m
Jour3, refuge de la Balme-refuge de la Coire via col du Bonhomme pour 31km, 2000m
Jour4, refuge de la Coire-Gimattelon via Moutiers pour 65km, 1700m
Jour5, Gimattelon-refuge du Thabor via les Encombres, Modane et Val Frejus pour 75km, 3000m
Jour6, refuge du Thabor-le Chazelet via col du Valon, Nevache, les Rochilles et col de la Ponsonnière pour75km, 2900m
Jour7, le Chazelet-Oz en Oisan via Plateau d’Emparis, la Besse et l’Alpe d’Huez pour 62km, 2000m
Jour8, Oz en Oisans-Grenoble via le Taillefer pour 91km, 1400m
Soit 445 km pour 14500m positif ou 520km pour environ 15000m de positif …
wahou si j’avais le niveau…..
bon si je m’entraine dur, tu le refais l’année prochaine ?
Belle bambée, chouette itinéraire 🙂
J’ai pas tout saisi, mais du Lac Fourchu, vous avez rejoint le lac du Poursellet et ensuite l’Alpe du Grand Serre ?
Quel beau trip et quelle caisse: faire du presque 2000 de moyenne sur 1 semaine, chapeau bas…