La course VTT des Jeux de Sophia 2005
Juin 1994. Premiers “Jeux de Sophia”. Premier parcours VTT dans le parc de la Brague. Je m’en souviens, c’était un mardi. Mais c’était aussi ma première année de VTT, équipé d’un sublîme Top Bike violet et jaune en aluminium soudé au Vietnam et d’un casque en polystyrène recouvert d’un tissu aux motifs fluo. Mais peu importe le flacon, c’était déjà l’ivresse !
Jeudi 2 juin 2005. 11ième édition de la course VTT inter-entreprises de Sophia Antipolis, avec cette année un changement de taille : un tout nouveau parcours concocté par la dynamique équipe de HP (ex. Compaq, ex. DEC, aah… Digital) sous la houlette de Jean-Pierre Bastié, le nouveau patron des “Jeux”. Entre temps, comme les autres, je me suis pris 11 ans dans la tronche, mais l’ivresse est bien la même, quant au vélo…
Trois bikers représentaient l’AS Cagnes (eh, il s’agit aussi de parler un peu de nous non ?) avec Fab “président”, Gato le “DHeux” et ma pomme, oserais-je encore le dire, pour la 11ème fois ! Nous étions également présents dans l’orga avec Fred-boulet en dérubaliseur expert et Gilou, en commissaire de parcours et photographe officiel. Vous aviez eu un petit avant-goût de la reco la semaine passée, voici le compte-rendu de la course vécue de l’intérieur, très courte, et très intense.
Annoncé pour 12,5km et 540m de déniv’, ma Suntoo ne m’en a donné “que” 250m, mais peu importe, y’avait de quoi bien se mettre dans le rouge sur ce parcours ! 170 actifs du parc sont donc au départ, dont 12 filles, sur les 267 inscrits. Temps sec et encore chaud malgré les 18h, on fait descendre d’une centaine de mètres la ligne de départ pour éviter le champ de mines raviné de la partie haute de la piste, et le carnage probable qui pourrait s’en suivre.
C’est parti dans la clameur ! La caillasse vole un peu partout et ça se frotte par ci, par là. On a environ 300m de faux-plat montant pour s’étaler un minimum et attaquer la première difficulté avec la montée de la piste du serpent : une alternance de raidillons techniques, cassants et de faux-plats. Le truc est de garder un bon rythme souple, sur la bonne trajectoire, tout en évitant ceux qui se loupent et qui bloquent la dite trajectoire, mais sans sois-même se faire enfermer dans l’ornière. Heureusement, l’hétérogènéité du niveau fait vite le tri, car entre temps, le cardio est déjà à son maximum. Le serpent… c’est l’enfer.
Enfin arrivé au sommet, on peut retrouver un peu d’air sur le bout de piste descendant qui nous amène sous la ligne haute tension. Et là, un nouveau petit coup de cul avant la première courte descente du parcours qui nous dépose au bord de la route du parc. Tout se passe nickel. Devant y’a un trou, mais y’en a deux qui me soufflent dans le cou. C’est la grande piste qui passe sous le Ceram et le Novotel, grand plateau, petit pignon, on essaie d’être à fond. Les deux pékins me passent en puissance avant l’entrée du chemin du Figueiret, un single étroit et très, très rapide. C’est là qu’on regrette les anciens guidons de crosseux tout étroits, parce qu’il faut sacrément se déhancher pour éviter les arbres avec nos cintres larges d’enduristes ! Visiblement mes deux compères sont un peu hésitants dans les passages déversants ou moins roulants, et c’est tant mieux, car le cardio baisse un peu. Et avec le raidillon technique qui s’annonçe tout de suite, ça vaut mieux. Ici, j’avais prévu d’attaquer avec la vitesse en plateau moyen pour pas trop mouliner, puis passer en petit au milieu, mais c’est sans compter sur le biker de devant qui fait un spendide déraillement au plus mauvais endroit. Du coup, mode panique pour doubler à l’arrache et impossible de passer en petit plateau au risque de l’imiter. La vache, me voici en l’espace de quelques secondes largement au-dessus des “220 moins l’âge” réglementaires !
On retrouve la ligne haute tension, puis le nouveau sentier dégagé par l’orga qui rejoint une épingle de la piste du serpent. Personne devant, personne derrière, mais où sont-ils donc passés ? Le single très sinueux est un vrai piège pour les déconcentrés, ça n’arrête pas de relancer dans des petits virages déversants qu’on oublie vite si on ne les a pas bien comptés lors d’une reco. Et ça loupe pas, je fais une petite sortie dans le dernier, quel balot ! Et c’est la descente technique qui nous ramène presque au point de départ au bas du serpent, une des rares occasions de profiter de mon enduro de 14kg et de son débattement. Et c’est efficace, au passage du gué, j’ai ramarré deux rigides. Encore un évitement limite de biker dérailleur, et on file vers l’aqueduc Romain. Montée en poussette, elle est dure celle-là aussi. Elle se termine sur le vélo en petit plateau, avant de replonger direct sur une très jolie descente. Il m’a semblé doubler un vétéran dans la montée, vite, profitons de ce passage pour creuser un peu l’écart ! Et puis ça remonte encore plus dur vers la zone industrielle des Croutons. J’en vois pas un sur le vélo, mais les premiers ont du certainement la sortir. En tous les cas, à pied, ça manque d’adhérence, et le cardio s’envole à nouveau…
Tout ça pour contourner un petit fossé dangereux et surtout rallonger le parcours par tous les stratagèmes possibles ! Puis ça redescend droit dans la pente, dans un passage raide et fuyant. Gilou en a flairé le potentiel et il s’est positionné avec son numérique pour immortaliser les éventuelles figures de style. Et il y en a eu ! Mais j’ai pas attendu, y’a encore la descente dans la Valmasque et le passage génial du lit de rivière. Encore deux devant. Je réussis à m’intercaler dans la descente, et dans les délicieux passages techniques de la rivière, le deuxième fait un refus d’obstacle. La voie est libre. Y’a plus qu’a tenir et pas faire trop de bêtises. On passe la majestueuse dalle minérale, puis les petits amménagements réalisés par l’organisation qui permettent de tout passer à zéro.
Remontée en single vers la pénétrante d’Antibes, et on rattrappe le sentier descendant avec ses deux épingles montantes au milieu, passées en petit plateau malgré le souffle court et la lucidité faiblissante, qui nous ramène au départ. Mais c’est pas fini, la cerise de dernière minute est un petit détour par une dalle de pierre à 45 degrés à franchir en force sur trois mètres pour rejoindre le sentier qui nous remonte ensuite sur le terre-plein pour l’arrivée. A froid ça parait abordable, mais là, c’est risqué car un arrêt inopiné au milieu, et c’est une redescente garantie sur les fesses. Je me jette sans trop réfléchir, et sans savoir quel rapport utiliser. Et ça passe de justesse, avec le pied sur l’arrête sommitale pour terminer le franchissement. C’était juste !
Dernière remontée de la piste puis d’un raidillon jusqu’au terre-plein pour l’arrivée, une quarantaine de minutes plus tard, et redescente progressive du palpitant vers des niveaux plus humains. Court, mais intense et nerveux, je vous l’avais bien dit ! Le Fab, venu en dilletante, m’annonce sa place de 3ième au scratch, tandis que je renoue avec un podium vétéran, délaissé depuis 3 ans, derrière l’inamovible Bertarini et Lebleu dit “chaussettes bleues”, qui prend sa revanche sur les années précédentes. Ca fait bien plaisir, et ça rajeunit 😉 mais pas de quoi pavoiser, toutes les pointures Sophipolitaines n’étaient pas présentes !
Enfin tout cela ne serait pas sans Jean-Pierre Bastié et son équipe qui a du surmonter de nombreux obstacles pour parvenir à réorganiser cette course, et surtout recréer un parcours de toutes pièces dans un parc de Sophia qui perd lentement, mais surement, ses espaces naturels et ses sentiers sous des amménagements routiers parfois disproportionnés…
Ce qui est sûr, c’est qu’une fois de plus, en dilletante ou en mode “crosseux”, le succès était bien là !
- Les chouettes tof à Gilou, merci Gilou !
C’est clair que le pere Fab a bien dechire!!
Fab, tes dispos sur demande pour tirer des gens en VTT?…je risque en avoir besoin bientot 😉
VTT des Jeux de Sophia vu de l’exterieur
Après la reconnaissance place à la course !!! Cette année (encore) pas de JDS en Juin pour moi, alors autant filer un coup de main et se mettre sur le parcours où il y en a besoin. Les furieux et les curieux se sont lancés au coude à coude s
Bravo Pierre ! Autant pour ton podium de cette année que pour ton récit palpitant de cette course, qui décrit mieux que je ne saurais le faire moi-même toutes les émotions que je vis dans cette course.
Le vétéran que tu as doublé dans la montée, c’est certainement moi, puisque j’ai fini juste derrière toi dans le classement vétérans. Effectivement, je ne connaissais pas cette partie du parcours, et j’ai commis une faute tactique en remontant trop tôt sur le vélo, ce qui a fait exploser mon cardio (si j’en avais eu un) et fait perdre irrémédiablement le groupe de tête auquel j’étais encore (difficilement) accroché à ce moment-là.
Désolé de t’avoir soufflé le podium en 2003 et 2004 (mais comment j’ai fait ?), après tout de même plusieurs années où je désespérais d’y arriver un jour ! En tout cas, cette année, tu l’as bien mérité !
Merci Jean-Philippe pour ton commentaire sympa! Et maintenant, je peux associer un nom et un visage à mon challenger (de 3 ans mon ainé quand même, alors chapeau!), et aussi Madwaves, dont j’avais entendu parler par ailleurs…
salut
et oui c’est moi le pekin qui t’a doubler juste avant le single.Et c’est moi aussi qui a fait ce superbe deraillement au bout du single. felicitation pour ce resume de la course vue de l’interieur. Super sympa votre site a +