Dernière snow-bike à St Barnabé
Rando du 13 mars 2005. Environ 25km et +780m. Une boucle “spécialement dédiée aux faibles du mollet, aux adeptes du rythme cool, et aux amateurs de reprise tranquille” disait mon annonce ;-). Mais que les absents des catégories sus-citées se rassurent, y’a quand même eu du technique et du physique, avec encore une fois, et à dix jours du printemps, la neige en invité surprise sur les versants nord ou ombragés, mais sous un doux soleil. Je n’avais jamais vu le Puy de Tourettes (1268m) de blanc vêtu, eh bien ça valait assurément le coup !
Dommage pour les absents, le spectacle fût encore exceptionnel de lumière, jusqu’à la vision fugitive et émouvante de trois biches lors de notre traversée freeride hors sentier.
Mais je laisse la parole à Serge dont le compte-rendu était sur la liste dès lundi matin :
“Hier donc, Richard, Pierre , Susie et moi, en petit comité, nous retrouvons au col de Vence à 9h du matin, en pleine forme pour une petite promenade annoncée pour 15km (en réalité, nettement plus que ça).
Une fois passé le village de saint-Barnabé et les premières pistes, Pierre décide de virer freeride : on quitte la piste et on cherche les traces de presque-sentiers entre les plaques de neige et les flaques verglacées. De grandioses paysages s’offrent à nous, les falaises du Cheiron sont en plein soleil chaud, alors que sa crête est encore enneigée, le puy de Tourrettes est quant à lui encore tout recouvert de blanc sur sa face nord.
Après avoir traversé un champ de ronces et d’épines, un concert de pschiii nous avertit que Richard est déjà à plat, à l’avant comme à l’arrière. Il monte tant bien que mal ses deux seules chambres de rechange malgré des pneus déjà très boueux. Pierre en profite pour regonfler une crevaison lente et prendre quelques photos.
C’est reparti. Au point culminant de la rando se trouve un pilône haute-tension, c’est là que nous traçons au petit bonheur la chance un semblant de trace dans une pente de caillasses. Pierre s’arrête pour tenter de mettre des biches et des cerf dans sa boite à images. Un peu de portage dans des belles pierres instables, il n’y a plus de chemin, la rando prend des allures de “reco boichut”.
Puis nous arrivons sur un beau terrain d’herbes bordant une bergerie rénovée, où un adorable chien – un bon gros toutou sans marque comme on les aime – vient vers nous pour des câlins. Le maître, un peu plus loin, papote avec nous pendant dix minutes, très sympa. Voilà un site exceptionnel, et un gars qui ne sait pas sa chance. Nous roulons ensuite sur quelques kilomètres de gadoue, avant que pierre nous demande de faire demi-tour : erreur de lecture de carte. Bourrage de pneus, gadoue sur les fringues et le visage.
Pas grave, on revient à la bergerie, et là, mes amis, on trouve une trace d’an-tho-lo-gie. Un sentier descendant comme on les adore, tout passe sur le vélo, mais parfois limite. Il y a des épingles serrées, des parties rapides, des parties techniques, des parties verglacées, des parties très pentues, des séries d’épingles à dérapages dans la poussières, des sections pleines de caillasses mouvantes, bref, sur un seul sentier on trouve tout ce qui peut amuser un vététiste. A l’arrivée, Pierre et Richard sortent les pompes : crevaisons (lentes).
Après cette partie d’adrénaline on commence à remonter, peinard, quelques kilomètres à mouliner sur du roulant. En arrivant dans Courmes, la sérénité du lieu se mèle à une odeur de civet sortant du restaurant qui longe le chemin. Des gens déjeunent en terrasse au soleil, au calme absolu. Si Gilou et Marielle avaient été là, pour sûr ils se seraient arrêtés bouffer ! Pause au soleil, au pied de l’église du village… On se prépare à se taper la grimpette.
Et quelle grimpette… c’est une succession interminable de marches dans la glace, la neige, et les ruissellement glacés dans lesquels nos chaussures se gorgent de neige mouillée. La totale. Ca glissouille, on n’arrive pas à assurer la marche, à chaque caillou à grimper, il faut soulever le vélo, voire porter. Richard commence à être complètement crevé. Son pneu arrière aussi d’ailleurs. Il déclare : “jamais de ma vie je n’ai fait de portage aussi long” ! En haut du sentier, Pierre et Richard ressortent les pompes à vélo : crevaisons (dans la neige, faut être balaize).
C’est enfin reparti sur le vélo, on pédale bien malgré la neige et la glace en ornières. Le chemin est magnifique, il contourne le pic de Courmettes par le sud-est, il est étroit (pas trop quand même) et longe la falaise. De ce côté le soleil cogne comme en été, il fait chaud et les yeux prennent trop de lumière. La vue sur les gorges du Loup et le village de Courmes tout en bas est tout simplement superbe. Richard met beaucoup de temps à nous rejoindre, il est à bout de forces, et il a encore crevé.
Retour par le plateau de saint-Barnabé, où nous croisons un cavalier sur un beau cheval noir et brun, ça donne envie de le monter (le cheval, hein, pas le cavalier). Richard met beaucoup de temps à nous rejoindre à l’arrivée : il est à pied et pousse son vélo – plus de jus dans les pattes et son pneu arrière est encore à plat. Il est presque quatre heures de l’après-midi.
Très belle petite balade, c’est ce que j’appelle du vrai freeride : peu importent les efforts à faire, la direction bonne ou mauvaise, les risques d’erreurs et de galères, le but est de découvrir de beaux endroits et des sentiers à sensations. Et pour ça, c’était franchement réussi.”
Serge Hartmann
Les photos de la rando sur SophiaOutdoor
Qui dit sortie avec Pierre comme guide, dit sortie aventure ou "mésa-venture" pour certains 😉 garantie …. c’est ze friraïde pour sûr !
Et pour clore cette groosssse matinée de sortie, après que les gars soient partis en cata – ils ont promis à leur douce de rentrer pour déjeuner 🙁 nous, on a pris notre picnic sur le plateau de St. Bar en savourant notre traditionnelle bière sous le soleil printanier… hum ! c’était top !